Journée internationale des femmes : témoignage d’une guadeloupéenne engagée

Ketty Couriol-Lombion est cheffe du poste frontalier à la DAAF Guadeloupe et présidente de l’Union des Femmes Guadeloupéennes (UFG). A ce titre, elle témoigne des actions menées par l’UFG en faveur de la cause des femmes, des familles et de la personnalité guadeloupéenne, depuis sa création en 1946.

(Retrouvez également à la fin de cet article quelques portraits de femmes impliquées dans l’agriculture guadeloupéenne.)

L’UFG s’est fortement impliquée dans la défense des intérêts des ouvrières agricoles, le soutien aux petites agricultrices, la préservation du foncier agricole et bien d’autres actions visant à améliorer la condition féminine, notamment dans le monde agricole.

Elle a toujours célébré le 8 mars, "Journée Internationale des Femmes’’. Cette journée demeure pour nous indissociablement liée aux combats collectifs des femmes pour leur pleine émancipation, la reconnaissance et l’exercice de leurs droits, un combat pour l’édification d’une société meilleure, de progrès, d’égalité des droits de justice et de liberté pour tous.

A titre d’exemple, il me plaît de souligner l’implication de l’UFG pour la défense de la terre de la Guadeloupe, la défense de ceux et celles qui en vivent comme de ceux et celles qui y vivent.

En effet, l’UFG s’est toujours portée aux côtés des ouvrières agricoles de la canne et de la banane, en appuyant des revendications pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de salaire.


Je tiens à rappeler certains actions exemplaires :

  • le soutien apporté aux petites agricultrices en faisant mieux connaître et en mettant en valeur leur production et leurs produits issus de la transformation agricole au cours des marchés et kermesses,
  • la popularisation par une incitation à leur ’’remise au goût du jour’’ des jardins créoles et des ’’carrés de plantes médicinales’’, pour la valorisation de leur richesses et leur intérêt,
  • la participation active aux mouvements et manifestations contre la fermeture des usines, notamment celle de Beauport, et pour le plein maintien de la culture de la canne à sucre et de l’industrie sucrière,
  • l’organisation de campagnes d’information et débats publics sur le thème de la production agro-alimentaire comme débouchés possibles et de qualité pour l’économie de la Guadeloupe.
  • C’est également parce qu’elle fait partie du patrimoine guadeloupéen que la terre de la Guadeloupe, sa préservation et sa protection effective ont fait et font toujours l’objet de la préoccupation et des actions de l’UFG.

Ainsi, l’association a eu l’occasion à plusieurs reprises de mettre en garde contre le déclassement des terres agricoles, de dénoncer les méthodes d’agriculture néfastes pour la santé des Guadeloupéens, de dénoncer la mise en danger de sa biodiversité, les risques d’appropriation de ses ressources naturelles, etc. La volonté étant toujours par toutes ces actions de favoriser la prise de conscience des femmes guadeloupéennes de ces importants problèmes et de leurs conséquences.

Dans tous ces domaines, les entreprises et actions de l’UFG ont souvent porté leurs fruits, parfois moins que nous l’espérions, mais il est indéniable que toutes ont apporté une contribution, que ce soit aux débats d’idées en faveur de l’avancée de la Guadeloupe ou à cette avancée elle-même.

En ce sens, l’Union des Femmes Guadeloupéennes a pleinement rempli la tâche qu’elle s’est assignée et continuera de le faire.

Première organisation à célébrer la "Journée internationale des femmes", et longtemps la seule en Guadeloupe à le faire, l’UFG maintient aujourd’hui encore cette tradition, en ayant à cœur de conserver à cet événement toute sa symbolique.

Il s’agit aussi de faire valoir l’idée qui a présidé à son instauration en 1911 : rassembler le même jour, en une action commune, des femmes du monde entier unies au-delà de leurs différences, unies pour être plus audibles et plus fortes ensemble, unies pour revendiquer leurs droits de personne humaine, pour obtenir de meilleures conditions de vie pour elles-mêmes, leurs enfants et leurs familles, unies pour faire triompher leurs propositions constructives de progrès, unies enfin pour affirmer leur solidarité comme condition nécessaire de leur victoire."

Retrouvez également ci-dessous quelques portraits de femmes impliquées dans l’agriculture guadeloupéenne :


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