L’abattage clandestin : un fléau en Guadeloupe
Le 20 décembre dernier, un éleveur abat illégalement un porc à son domicile à Petit-Bourg. Deux autres porcs sont attachés sur les lieux et attendent leur tour. Une dénonciation anonyme a permis à la DAAF et aux forces de l’ordre de découvrir l’opération.
Sordide découverte dans la commune de Petit-Bourg
Arrivés sur les lieux vers 7h15 ce samedi matin, 2 agents de la DAAF accompagnés de 2 gendarmes découvrent sur la terrasse d’une maison ouverte directement sur la route 3 personnes affairées à préparer un porc sans vie gisant sur le carrelage sale. 2 autres porcs vivants, à l’attache et visiblement terrorisés, attendent leur tour sur la même terrasse. Aucun des 3 porcs n’est identifié.
La carcasse, d’environ 80 kg, a été saisie et le matériel utilisé pour l’abattage (2 couteaux) a été confisqué par la gendarmerie. Le propriétaire de l’animal a procédé à ses frais à l’enlèvement de la carcasse saisie par un transporteur de sous-produits animaux autorisé. Il encourt en outre 6 mois d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende délictuelle. Les deux animaux vivants ont été consignés sur pied.
Concurrence déloyale, atteinte aux principes éthiques de traitement des animaux
La concurrence déloyale à laquelle doivent faire face l’abattoir du Moule et les boucheries déclarées impacte leur rentabilité financière et met en péril économique cette filière légale qui respecte le cadre réglementaire.
L’abattage informel ne respecte pas règles relatives à la protection animale, telles que l’immobilisation et l’étourdissement préalable à la saignée. Cela peut entraîner des souffrances inutiles pour les animaux, constitue une atteinte au bien-être animal et va à l’encontre des principes éthiques de traitement des animaux.
Un danger pour les consommateurs
En achetant de la viande issue de l’abattage informel, les consommateurs s’exposent à un produit potentiellement contaminé par la chlordécone et des agents pathogènes susceptibles de provoquer des intoxications alimentaires pouvant aller jusqu’au décès. Se pose également un problème de traçabilité des denrées animales mises sur le marché et dans les assiettes de la population de façon illicite et sans aucune garantie d’hygiène. Les autorités recommandent à tous les administrés de s’approvisionner auprès de professionnels reconnus du commerce de viande. Seuls les animaux qui sont abattus dans des abattoirs agréés font l’objet de contrôles sanitaires par les services de l’État, garantissant la sécurité du consommateur.