Conjoncture 1er semestre 2017 : Les aléas climatiques déstabilisent les productions locales

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Au cours du premier semestre 2017, en pleine campagne sucrière, les pluies inondent les champs de cannes au mois de mai et entraînent un enlisement du matériel de coupe. Les usiniers ferment les balances à cause du manque de cannes à broyer.

La tempête « Matthew » du 28 septembre 2016 et les cumuls de pluie en fin 2016 activent une montée de la cercosporiose noire qui fragilise les bananeraies. La qualité première n’étant pas atteinte, une baisse des exportations vers les pays de l’Union européenne s’installe depuis le mois de janvier 2017.

L’embellie de fin d’année 2016 dans le secteur porcin se poursuit et se traduit par une hausse de 9 % de têtes abattues par rapport au même semestre de 2016 de la production de viande locale.

Un carême arrosé

Un mois de janvier précocement sec avec des cumuls déficitaires de l’ordre de 30% au centre de la Guadeloupe atteignant 50 à 70 % dans le reste de l’île et un mois de février normal ont été suivis de 4 mois très pluvieux.

Le mois de mars a été très pluvieux sur le sud Basse-Terre avec des records de précipitations mensuels enregistrés à Saint-Claude, à la Maison du volcan et à Gourbeyre. Avril se classe parmi les mois d’avril les plus pluvieux et les moins ensoleillés sur le sud Basse-Terre. Mai est encore pluvieux avec des excédents entre 25 et 110 % en dehors des zone du Nord Grande Terre, Sud Basse Terre, les Saintes et Marie Galante.

Enfin le mois de juin aura été pluvieux et sombre avec des cumuls le plus souvent excédentaires par rapport à la normale 1981 - 2010. Un nouveau record absolu d’ensoleillement minimal mensuel est établi, le précédent datant de 2003.
(Source Météo France)

Canne à sucre : Les prévisions des professionnels de la canne contrariées par la pluie

Des prévisions initiales de récolte qui devaient être à la hausse en comparaison à 2016 (soit 774 000 tonnes) ont du être revues à la baisse car des pluies de forte intensité ont perturbé la campagne.

Un tonnage total de 680 107 tonnes est tout de même atteint, soit une augmentation de 30 % de cannes broyées par les deux usines par rapport au tonnage de 2016. Ce volume se rapproche du niveau observé en 2010 ou 677 432 tonnes de cannes ont été broyées.

L’usine Gardel a débuté la campagne le 16 février et a clôturé le 11 juillet. Marie-Galante commence un mois plus tard le 20 mars : début tardif à cause des divergences sur le projet de centrale thermique qui ont retardé la signature de la convention canne spécifique à Marie-Galante qui s’est clôturée le 11 juillet.

La quantité de sucre produit en 2017 est de 58 417 tonnes. Elle augmente de 41 % en comparaison à la production de 2016.

La richesse saccharine atteint 7,87 % en fin de campagne soit une augmentation de 0,4 % par rapport à 2016. Elle se situe en dessous de la moyenne décennale (2006-2016) qui est de 8,65 %.


Le record de la production de sucre de la décennie a été atteint en 2007 (année déficitaire en précipitations, seuls 1069 mm de pluie sont tombés au Raizet) avec 80 209 tonnes produites et une richesse exceptionnelle de 9,86 %.

Le volume de mélasse atteint 30 242 tonnes en 2017, soit 22 % de plus qu’en 2016.

Rhum : le rhum agricole progresse

Au cours du premier semestre 2017, le rhum agricole se démarque par rapport au premier semestre 2016 en augmentant sa production de 65 %, sa commercialisation locale et ses exportations d’environ 13 %. 

Malgré une production de rhum de sucrerie en repli, la production et la commercialisation locale de l’ensemble des rhum augmente de 10 %.
Une baisse légère de 5 % des exportations est observée.

Banane : Exportations en baisse au premier semestre 2017

Durant le premier semestre 2017, les expéditions de bananes se réduisent de 22 % par rapport au premier semestre 2016 et atteignent 24 000 tonnes.

Cette baisse provient des effets attendus de l’année 2016 : la tempête Matthew du 28 septembre 2016 et les importants cumuls de pluie de novembre et décembre ont fragilisé les bananeraies avec un développement important de la cercosporiose noire entraînant de nombreuses pertes.

Élevage (Abattages contrôlés) : L’embellie de fin 2016 continue pour la viande porcine

Au cours du premier semestre 2017,une baisse de 7 % est enregistrée dans les abattages de viande bovine en comparaison au premier semestre 2016 , soit 3 197 têtes abattues contre 3 448 têtes au premier semestre de la précédente année.

La viande porcine continue l’embellie de fin d’année et atteint + 9 % du nombre de têtes abattues par rapport au premier semestre 2016 ( soit 8 278 têtes ).

Les petits ruminants continuent leur chute libre. Avec un recul de 63 % vis à vis du premier semestre 2016, seules 15 têtes d’ovins sont abattues. Avec 34 % de moins pour les caprins, l’espèce caprine atteint 201 têtes abattues au premier semestre 2017.

Prix producteurs sur le marché de GOURDELIANE au 1er semestre 2017

Au cours du premier semestre 2017, nous observons les diverses fluctuations des produits par rapport au premier semestre 2016.
Le citron vert s’est maintenu au dessus de 2€ /kg tout au long du premier trimestre mais il est resté en deçà des pics des prix observés en avril et surtout en mai 2016 ou il a atteint plus de 3€ /kg.

L’évolution du prix de la tomate a été très marquée en 2017 ; avec un prix de départ en janvier à plus de 2€ /kg , elle a fléchi fortement pour atteindre moins de 1€ /kg deux mois (avril et mai) d’affilée lors d’un pic de production marqué. Les prix sont ensuite rapidement remontés dès le mois de juin à un prix de 2€ /Kg en raison de moins bonnes conditions climatiques.

Le prix du piment végétarien a flambé au cours des 3 premiers mois de 2017 et atteint 17,0 euros en février. Quant au piment fort un écart de 2,13 €/kg ( soit 9,81 €/kg ) se glisse en février 2017 par rapport à février 2016.

Le prix de la patate douce atteint 1,50 €/kg en janvier 2017 soit 0,46 centimes de plus que janvier 2016.

PPAM : plantes à parfum aromatiques et médicinales.

Commerce extérieur : Importations 1er semestre 2017

Au premier semestre 2017, le tonnage des importations de fruits augmentent de 6 % et celui des légumes de 3 % par rapport au semestre de 2016.

Avec + 23 % de citrons importés, la hausse des importations se poursuit mais commence à s’infléchir. Ce qui permet de dire que le niveau de production commence à se stabiliser après la baisse survenue depuis 2012, à cause du citrus greening.

Légère augmentation des importations de viandes de l’espèce bovine ( + 4 % ) qu’elle qu’en soit la catégorie et baisse de 5 % des importations de l’espèce porcine.



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