Guadeloupe : un drone au service de l’agriculture

La DAAF de Guadeloupe a décidé d’acquérir un drone au mois de septembre 2015 afin d’apporter un soutien aux différentes filières agricoles guadeloupéennes pour mettre en valeur leurs initiatives.

En effet, si l’objectif premier de ce type de dispositif était de réaliser des prises de vues aériennes (photographies et vidéos), nous allons voir que son usage au quotidien est bien plus étendu :

Le type de drone utilisé (un DJI Phantom 3 Advanced) dispose d’une caméra stabilisée sur trois axes qui permet de réaliser de belles prises de vues aériennes. Celles-ci ont été utilisées dans de nombreux cas de figures (inauguration de l’abattoir de Galéan, ...) avec un exemple notable qui concerne l’appui aux experts du CEREMA dans le cadre de la mise en place du Plan de Déplacement Inter Administration. Dans ce cas de figure le drone permet d’avoir une vue globale des abords des différents sites de l’Etat et donc de mieux appréhender les flux de véhicules aux heures de pointe.

Le drone a également servi sur l’exploitation du lycée agricole (Jean-Louis Kelemen) afin d’effectuer une détection d’adventices (mauvaises herbes) sur une parcelle de canne à sucre difficilement accessible à pied. Une fois les mauvaises herbes repérées, les clichés pris par le drone étant automatiquement géo-référencés, il est facile d’aller appliquer le traitement localisé à l’aide d’un GPS :

Nous l’avons utilisé aussi dans le cadre de l’enquête sur les calamités agricoles provoquées par la tempête Matthew. Les photos aériennes géo-référencées permettent de mieux visualiser l’ampleur des dégâts et sont donc utiles lors de la transmission du dossier au ministère :

Le chantier du barrage de Moreau (http://daaf.guadeloupe.agriculture.gouv.fr/Le-chantier-du-barrage-de-Moreau), situé sur la commune de Goyave, est un ouvrage destiné à stocker de l’eau à usage d’irrigation agricole. Nous avons été un petit peu plus loin puisque nous avons au préalable réalisé un plan de vol sur l’application Drone Deploy afin du quadriller le secteur. Une fois sur place, le drone étant placé en mode de vol automatique, nous avons récolté une série de 195 clichés. Ces clichés ont ensuite étaient assemblés afin de réaliser une photogrammétrie en 3D actualisée du chantier.

Lors d’un déplacement en Guyane avec la DAAF, ce sont les pompiers (le SDIS) qui nous ont sollicités afin d’étudier un feu qui se propageait le long de la RN1 entrainant un arrêt complet de la circulation en raison de la visibilité quasi-nulle. Du coup le drone a été utilisé afin d’analyser en temps réel la situation pour circonscrire les départs de feu et permettre un réouverture de la nationale à la circulation.

Nous avons travaillé avec la DAAF Guyane afin de caractériser des suspicions de défrichement sauvage. Le service SIG ayant au préalable identifié, via les images du programme Sentinel, des parcelles susceptibles d’avoir été défrichées, nous nous sommes déplacés avec le drone afin de constater les faits. Le drone permettant de survoler rapidement une grande étendue dans des zones très difficilement accessibles. Il est à noter que la DAAF Guyane vient dans la foulée de s’équiper d’un drone.

Une intervention a également été réalisée avec l’INRA Guadeloupe sur l’alimentation des caprins. Le drone a été utilisé sur le site de l’INRA du Moule, avec Maurice Mahieu (chercheur INRA) pour étudier l’hétérogénéité des pâturages exploités par des caprins, pour essayer d’en évaluer les conséquences sur le parasitisme gastro-intestinal, lié à l’hypothèse d’une exploitation préférentielle de certaines zones, indépendamment du chargement moyen de la parcelle. L’analyse d’images prises avec un drone à des moments-clés du cycle de pâturage pourrait apporter des éléments de réponse et faciliter l’échantillonnage de zones contrastées, peu visibles depuis le sol.

Le drone a également été utilisé avec d’autre partenaires : ONF (études défrichements), CIRAD (communication). Certaines images ont parfois été diffusées dans les journaux télévisés locaux (Guadeloupe 1ère pour l’enquête banane par exemple).
A titre plus anecdotique, nous avons réalisé des prises de vues pour la préfecture lors de la venue de la Coupe Davis en Guadeloupe ( https://www.youtube.com/watch?v=wD0hvbcFO00 ).

Le CIRAD INRA Guadeloupe envisagent d’investir dans un capteur multispectral de type Parrot SEQUOIA. Le montage est possible sur le drone DAAF. Celui-ci permettrait d’effectuer l’analyse des cultures, le degré de maturité, stress hydrique,…

La DEAL a également un projet de classement du Canal des Rotours et de la plaine de Grippon en Guadeloupe, le drone serait utilisé pour la réalisation d’un film qui servira à communiquer sur le projet, jusqu’à présentation en commission départementale et nationale.

Le drone a été utilisé au mois de mars 2017 dans le cadre de l’exercice Richter Antilles qui vise à simuler sur quatre jours un séisme majeur d’une magnitude de 8,5 qui se produit au Nord-Est de la Guadeloupe et impacte fortement les territoires antillais.

Il est régulièrement employé pour les études d’impactes des calamités agricoles (Irma à Saint-Martin, Maria en Guadeloupe) ainsi que dans le cadre de la mise en oeuvre des Plans Locaux d’Urbanismes en Guadeloupe, à Marie-Galante et à la Désirade.

Pour aller plus loin :

Vidéo du drone à Marie Galante : filière canne - sucre - rhum :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour en savoir plus :







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